FONCIER AU SENEGAL: Ibrahima Guèye président de la coopérative Santhial Majas » L’urgence est d’assainir au plus vite le secteur du foncier »

Le secteur du foncier sénégalais connaît une croissance fulgurante, attirant de plus en plus d’investisseurs tant locaux qu’internationaux. Cette dynamique s’explique par plusieurs facteurs entre autres comme l’augmentation de la population , la diversification des offres et la présence des établissements de financements.
Interpellé , Ibrahima Gueye de la coopérative Santial Majas évoque les difficultés du secteur et les défis à relever pour faire face à cette demande toujours croissante normale dans ce domaine florissant qui exige un diagnostic sans complaisance de la situation .
» L’urgence est d’assainir au plus vite le secteur du foncier » a déclaré Monsieur Gueye .Selon lui, le secteur du foncier en général est en plein essor et est caractérisé par des obstacles notamment le manque d’organisation du secteur , trop » informel » à ses yeux , tout le monde s’autoproclame » courtier » sans pour autant respecter la réglementation en vigueur dans le pays .Il faut revoir les textes et assurer une bonne formation des acteurs du secteur . » Nous à Santial Majas , nous respectons à la lettre la législation en cours . »a t-il ajouté Dans ce pays tout le monde s’intéresse à la question foncière et essaie d’y gagner quelque chose. .Notre profession exige une formation , une éthique et une déontologie ,bref de l’expérience pour répondre aux attentes des clients » a t-il fait savoir avant de soutenir : « néanmoins, nous sommes au Sénégal dans un contexte où le foncier rencontre d’énormes difficultés : la rareté des terres, les risques et les dysfonctionnements dans les systèmes d’attributions notamment la fixation des responsabilités. En effet, l’habitat ne peut plus être pensé uniquement depuis les bureaux des technocrates ».
Défis à relever
A l’en croire, la coopérative s’est donné comme défis les règlements (en synergie avec des promoteurs animés par la bonne volonté de respecter les lois qui régissent le foncier) de tous les problèmes fonciers. À Santhial MAJAS nous mettons en avant les connaissances d’abord (des lois, des réalités socio-écologiques, des coutumes…) qui régissent le fonctionnement du foncier ». De son avis : sur cette base et dans un esprit d’entreprenariat, nous croyons apporter les solutions idoines. Mot dernier mot c’est un appel à la solidarité, à l’audace et à l’organisation. Le droit à un habitat décent n’est pas un luxe, c’est une base ». Sa conviction est que « l’habitat, ce n’est pas qu’un toit c’est le socle de notre dignité, de notre sécurité et de notre avenir. SANTHIAL se donne la mission de porter cette voix. Elle envisage dans un contexte marqué par les effondrements des immeubles de s’engager dans la construction à la demande des membres dans les mêmes conditions de traçabilité et de transparence notées dans la gestion des terres ».
Evoquant la concurrence étrangère notamment indienne et même les géants de l’agro-alimentaire qui s’y mettent , M. Gueye estime que c’est dans l’ordre normal des choses et qu’il faut se préparer à faire face à ce phénomène engendré par la mondialisation
Installé aux abords du stade du stade de l’amitié , le Directeur de la coopérative Santial Majas espère apporter sa touche pour relever les défis du secteur et les perspectives d’avenir car dit -il , il faut s’adapter au Sénégal ou disparaitre .Sur ce registre précis, Ibrahima. Gueye est en train de partager avec ses collègues et les coopératives soeurs les voies et moyens de mieux se positionner sur ce marché en pleine mutation.Il rappelle qu’en 2008; il a participé à l’érection d’un site à l’occurrence le lotissement Diagne Diaw situé le long du paysage sortie 9. « Après une telle expérience sanctionnée par des connaissances avérées dans le foncier, me vint l’idée de la création de cette coopérative en m’adossant sur la base du mouvement MAJAS en 2015 », conclut-il.