Decret de répartition et de Restructuration de la santé et de l’action sociale: Le SUTSAS demande au gouvernement le Retour de l’ ENDS au ministère de la santé et exige d’intégration des infirmiers d’ Etat ayant réussi l’évaluation du programme de renforcement de capacité au concours de Master

L’événement d’un Ministre Docteur, géographe de la santé, avait suscité au sein du Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS) un véritable espoir : celui de voir enfin se réaliser un système de santé plus préventif que curatif, conformément au combat que le syndicat mène depuis sa création en 1976.Pendant quatre décennies, le SUTSAS a œuvré et combattu pour un système de santé cohérent, performant, motivant, mobilisateur et résilient, garant d’une médecine de masse, en rupture avec une médecine élitiste et inaccessible aux populations, pourtant détentrices du droit fondamental à la santé.Dans ce contexte, n’est-il pas surprenant qu’au moment où l’on croyait révolue l’ère du « Ministère de la Médecine et des Affaires sociales », l’on assiste paradoxalement à une médicalisation excessive de la quasi-totalité des directions hospitalières et sanitaires ainsi que e tous les postes de responsabilité ? Ce casting incompréhensible de managers bigarrés nous replonge dans le désespoir et compromet toute vision de gouvernance moderne du système de santé.Cette désillusion s’est amplifiée avec la publication du Décret n°2025-1431 portant répartition des services de l’État, lequel, à la suite de la migration de la DGAS, consacre une véritable déstructuration du secteur.Ce décret acte en plus l’amputation de la Direction des Infrastructures et de la Maintenance Hospitalière (DIEM) de ses compétences sur les infrastructures, une décision impertinente déjà prise en son temps par Son Excellence Abdoulaye Wade, mais annulée à la suite d’une audience accordée au Secrétaire général national du SUTSAS.En effet, le Président Wade avait fini par comprendre, bien qu’un peu tard, que les infrastructures hospitalières ou sanitaires ne répondent pas aux mêmes logiques que la construction d’une salle de classe, et que le défaut de suivi des chantiers nécessitait une structure spécialisée. C’est dans cet esprit qu’il avait reconstitué la DIEM, devenue Direction des Équipements et de la Maintenance (DEM).Dès lors, que reste-t-il du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, sinon une institution en pleine perte de cohérence et de vision ?La cohésion qui faisait sa force est aujourd’hui sérieusement compromise. Le retour de l’Action sociale dans le giron du ministère est vidé de sa substance, avec le départ de l’École nationale de Développement sanitaire et social (ENDSS), pendant que seule subsiste l’École nationale des Travailleurs sociaux spécialisés (ENTSS).Comme si cela ne suffisait pas, la Direction régionale de la Santé et de l’Action sociale se voit désormais scindée en deux structures distinctes, censées se compléter, mais condamnées à fonctionner dans un dénuement total. Cette fragmentation institutionnelle, au lieu de renforcer la gouvernance territoriale, ne fait qu’aggraver la précarité des services, au moment même où des épidémies telles que la fièvre de la vallée du Rift et la variole du singe poursuivent leur progression, menaçant de s’installer durablement dans notre pays.Cette situation illustre, une fois de plus, le manque de vision stratégique et de cohérence dans la conduite des politiques publiques de santé et d’action sociale.En outre, l’existence de deux entités distinctes en matière d’hygiène que sont le Service national de l’Hygiène et la Direction de l’Hygiène publique, risque d’accentuer la confusion et de créer des conflits de compétences, au d étriment de l’efficacité du système.Par ailleurs, le Secrétariat exécutif permanent (SEP) du SUTSAS se satisfait et félicite les précurseurs de l’érection de la Sous-section SUTSAS de l’Agence de Réglementation Pharmaceutique (ARP). Dans la même veine, le SEP exige du Directeur général de l’ARP, entre autres, le paiement sans délai des salaires des mois d’août et de septembre aux agents concernés, sous réserve d’un mot d’ordre d’arrêt légal du travail sans préavis, à compter du 08 octobre 2025, conformément au Code du Travail.Enfin, le SUTSAS demande le retour de l’ENDSS sous la tutelle du Ministère de la Santé et exige l’admission des infirmiers d’État ayant réussi les évaluations du programme de renforcement des capacités aux concours de Master, conformément à leur nouveau statut (hiérarchie B1), équivalant à la licence, donc supérieur au baccalauréat requis.