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CONTRIBUTION: EL hadji Daouda Diop Officier de Port ;secrétaire Général Adjoint SOOP/VTS » prone pour le Renforcement de la compétitivé du port Autonome de Dakar( PAD) »Pource nous vous publions IN-EXTENSO son texte.

Le Port Autonome de Dakar (PAD) est une infrastructure clé pour l’économie sénégalaise et un hub stratégique pour le commerce sous régional. En vue d’impulser une nouvelle dynamique économique et de garantir un haut niveau de compétitivité, le PAD doit, à court terme, investir dans la modernisation de ses infrastructures afin de s’adapter aux évolutions technologiques et à la demande croissante du trafic maritime. Cela comprend :

Renforcement de la sécurité et de la sûreté( mise à jour des PSIPs)
Modernisation des quais pour accueillir des navires de plus grande capacité
La numérisation des opérations portuaires, y compris la mise en place de systèmes de gestion intégrés pour fluidifier la logistique.
L’amélioration des équipements de manutention afin de réduire les temps d’attente et augmenter l’efficacité.
1.     Le niveau de sûreté du PAD a été un facteur clé de sa réputation dans le passé.

Pour retrouver ce statut, il est nécessaire d’améliorer la sûreté portuaire qui est un enjeu majeur pour garantir la compétitivité des ports sénégalais, notamment dans un contexte de développement des infrastructures énergétiques et d’accroissement du commerce maritime.

Mettre à jour les protocoles de sûreté maritime, conformément aux normes internationales (comme le Code ISPS) et former les agents sur les meilleures pratiques de sécurité et de sûreté ainsi que sur les technologies modernes de surveillance et de protection . Il est un impératif majeur pour la compétitivité du PAD.

Plusieurs axes d’amélioration peuvent être définis pour renforcer la sûreté portuaire notamment à Saint-Louis, Ziguinchor, Kaolack, Sendou, Dakhonga, et dans les autres ports du Sénégal :

Conformité avec les normes internationales (Code ISPS) International Ship and Port Facility Security Code :

Ce code, élaboré par l’Organisation Maritime Internationale (OMI), est la référence mondiale pour la sûreté maritime et portuaire. Il impose des mesures strictes pour protéger les infrastructures portuaires contre les menaces terroristes, les actes de piraterie, et d’autres risques sécuritaires.

Une mise à jour et le renforcement des protocoles de sûreté des ports sénégalais doivent s’effectuer afin que leurs infrastructures et leurs opérations respectent les exigences du Code ISPS, ce qui peut inclure la révision des procédures de contrôle, l’identification des points vulnérables, et l’augmentation des capacités de réponse aux incidents.

Utilisation de technologies avancées de surveillance

Les caméras de surveillance (CCTV), détecteurs de mouvements ou capteurs couvrant toutes les zones stratégiques (entrées, quais, dépôts) permettraient une surveillance 24h/24 des activités portuaires. Ces systèmes doivent être reliés au centre opérationnel polyvalent en temps réel.

Des drones équipés de caméras thermiques et de capteurs pourraient être utilisés pour surveiller les grandes zones portuaires ou pour des patrouilles de sécurité dans des zones difficiles d’accès

Systèmes de contrôle d’accès biométriques :

Pour restreindre l’accès aux zones sensibles (ZAR, ZAL, installations énergétiques et de communication), des systèmes biométriques pourraient être mis en place afin de limiter l’accès aux seuls personnels autorisées.

La cybersécurité des systèmes informatiques portuaires avec

La numérisation croissante des opérations portuaires, y compris l’utilisation de guichets uniques pour les formalités douanières, impose de protéger ces systèmes contre les cyberattaques. Cela inclut la mise en place de firewalls, de systèmes de détection d’intrusion, et de protocoles stricts de gestion des données sensibles. Il est donc essentiel de former les employés portuaires à reconnaître les menaces potentielles (phishing, malwares) et à adopter des comportements sécurisés.

 

Renforcement des patrouilles et présence des forces de sécurité.

Il est essentiel de renforcer la présence des forces de défense et de sécurité et des agents de la capitaineries chargés de la loi police et de la réglementation portuaire dans et autour des infrastructures portuaires pour répondre rapidement à toute menace potentielle. Mettre en place des scanners avancés (rayons X, scanners infrarouges) pour inspecter les conteneurs, ce qui permettrait de détecter des marchandises dangereuses, illégales ou mal déclarées. Cela permettrait de repérer les activités suspectes ou non conformes et d’agir rapidement en cas de besoin.

Patrouilles maritimes :

En raison de la proximité des projets offshore comme Grand Tortue et Sangomar, il est crucial d’avoir des patrouilles maritimes régulières pour protéger les navires d’approvisionnement et les plateformes offshore contre d’éventuelles attaques ou infiltrations. De même, la rade intérieure et extérieure du port mérite une surveillance accrue contre les petites embarcations.

La collaboration avec les US GUARDS COAST et les agences de sûreté internationales, telles que l’Organisation Maritime Internationale (OMI) et Interpol, pour échanger des informations, des technologies, et best practices en matière de sûreté portuaire et la collaboration avec les pays voisins (Mauritanie, Gambie, Guinée-Bissau) permettrait de créer une zone de sécurité maritime plus large, réduisant les risques de piraterie et de contrebande dans la sous-région.

Formations spécialisées en sûreté maritime :

Le personnel travaillant dans les ports (y compris les agents de sécurité, les dockers, et les gestionnaires) doit recevoir une formation régulière sur les procédures de sûreté, les réponses aux incidents, et l’utilisation des nouvelles technologies de sécurité. Organiser des exercices de simulation d’incidents (terrorisme, accidents, fuites d’hydrocarbures) permettrait aux équipes de s’entraîner aux situations d’urgence et d’améliorer leur coordination pour une réponse rapide et efficace.

Le PAD doit être entourés de barrières physiques robustes pour empêcher toute intrusion non autorisée. Cela inclut des clôtures de sécurité renforcées et des systèmes d’alarme périmétriques notamment dans les zones ou les matières dangereuses sont stockées et doit être isolé et sécurisé avec des dispositifs de contrôle d’accès stricts et des systèmes anti-incendie performants.

L’amélioration de la sûreté portuaire au Sénégal notamment dans les ports de Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor, Dakhonga, Sendou et Ziguinchor et les infrastructures énergétiques offshores ( Sangomar Offshore, GTA Offshore) est essentielle pour garantir un commerce sécurisé, attirer les investissements et renforcer la compétitivité du pays. Cela implique la mise en œuvre de technologies modernes, une coopération accrue avec les acteurs régionaux et internationaux, ainsi qu’un renforcement des capacités des personnels. La sûreté portuaire est non seulement un impératif pour la sécurité nationale, mais aussi un facteur clé pour le développement économique durable du pays.

2.     La mise aux normes des infrastructures portuaires

Avec la découverte des gisements gaziers au nord (Grand Tortue Ahmeyim (GTA)) et au centre (Sangomar offshore) représente un avantage considérable pour le Sénégal. En modernisant ces ports, le pays pourrait non seulement maximiser les retombées économiques des ressources gazières, mais également renforcer ses infrastructures portuaires, stimuler le développement régional et améliorer sa compétitivité dans la sous-région ouest-africaine.

Les infrastructures de transport intérieur

Le développement du Port Autonome de Dakar (PAD) ne peut se réaliser pleinement sans une intégration efficace des infrastructures de transport intérieur, en particulier le réseau ferroviaire.

Ces infrastructures jouent un rôle clé dans la fluidité des échanges entre le port et les régions intérieures du Sénégal, ainsi qu’avec les pays voisins enclavés, tels que le Mali, le Burkina-Faso etc. …..

Les principales orientations à considérer :

 

Réhabilitation des lignes existantes :

La priorité doit être donnée à la réhabilitation des lignes ferroviaires Dakar-Bamako, qui relient le port à l’intérieur du pays et à la capitale du Mali. Cette ligne est essentielle pour les flux de marchandises entre le Sénégal et le Mali, un partenaire commercial important. L’extension du réseau vers d’autres régions clés serait également stratégique afin de diversifier les routes commerciales. Par exemple, des extensions vers des villes industrielles et agricoles permettraient de faciliter le transport des matières premières et des produits finis vers le port. La création de lignes spécialisées pour le transport de marchandises pour le fret ferroviaire permettrait de désengorger les routes et de transporter des volumes plus importants de marchandises à moindre coût et avec un impact environnemental réduit.

Connectivité Multimodale :

Le développement de plate-formes logistiques multimodales où le rail, la route et le transport maritime sont interconnectés permettrait une meilleure gestion des flux de marchandises en facilitant le transfert entre le transport routier, ferroviaire et maritime et l’amélioration des corridors de transport Dakar-Bamako. Un axe stratégique pour les échanges commerciaux, notamment pour les produits miniers et agricoles.

Il est essentiel d’améliorer la qualité des infrastructures routières et ferroviaires le long de ce corridor, en augmentant la capacité de transport et en réduisant les délais d’acheminement.

Partenariats Public-Privé

Pour que le développement ferroviaire soit efficient des investissements massifs public-privé (PPP) pourraient être mobilisés pour financer la réhabilitation des infrastructures ferroviaires et la gestion des nouvelles lignes. En plus de mobiliser des capitaux privés, la gestion de certaines sections du réseau ferroviaire pourrait être confiée à des opérateurs privés spécialisés afin de garantir une exploitation optimale.

Développement des infrastructures logistiques intérieures

La création de zones industrielles et de centres logistiques intérieurs permettrait de rapprocher la production et la transformation des matières premières des axes ferroviaires, facilitant ainsi leur acheminement vers le port. Ainsi le développement d’entrepôts connectés aux voies ferrées apporterait une meilleure gestion du stockage des marchandises avant leur expédition vers le port ou à destination des marchés intérieurs et régionaux.

Le renforcement des capacités du transport routier bien que le réseau ferroviaire soit essentiel, les routes continuent de jouer un rôle important dans la connexion entre les différentes parties du pays et le port. Une amélioration des infrastructures routières pour relier les régions reculées au réseau ferroviaire permettrait de créer un maillage logistique plus dense et plus performant. Les **poids lourds** qui assurent la livraison des marchandises entre les centres de production et le port doivent pouvoir s’appuyer sur un réseau routier bien entretenu, sûr et suffisamment développé afin de soutenir le Transit Régional et Continental en renforçant les corridors de transport vers les pays enclavés.

Le Sénégal, en tant que pays côtier, doit jouer un rôle crucial dans le transit des marchandises vers les pays de l’hinterland.

L’amélioration du réseau ferroviaire permettrait au PAD de devenir une plaque tournante incontournable pour des pays comme le mali,le Niger et le Burkina Fasso, renforçant son importance stratégique dans la région. L’intégration dans le réseau ferroviaire transafricain peut être un projet à long terme qui pourrait renforcer la position du Sénégal comme un hub logistique majeur en Afrique de l’Ouest. Nos autorités doivent intégrer dans leurs plans de développement de futurs des ports des projets de lignes ferroviaires qui pourraient offrir un avantage concurrentiel important.

En plus d’améliorer l’efficacité du transport, le développement du réseau ferroviaire permettrait de réduire la dépendance au transport routier en diminuant ainsi les émissions de CO2.

Le ferroviaire est une solution de transport plus écologique, ce qui est en ligne avec les objectifs de développement durable du Sénégal.

L’amélioration des infrastructures de transport intérieur, en particulier le réseau ferroviaire, est un élément central pour maximiser le développement du Port Autonome de Dakar. Les axes prioritaires incluent la

 

réhabilitation et l’extension du réseau ferroviaire, l’amélioration de la connectivité multimodale, le renforcement des corridors régionaux, et la mobilisation d’investissements à travers des partenariats public-privé. Ces initiatives permettraient de renforcer la compétitivité du PAD, de fluidifier les échanges commerciaux intérieurs et régionaux, et de mieux répondre aux besoins logistiques liés aux secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des ressources naturelles.

Les infrastructures de transport intérieur doivent nécessairement s’adapter en allégeant significativement les tracasseries sur les routes et en améliorant la connexion du Traffic ferroviaire vers le PAD et pourront contribuer à repositionner le PAD comme un véritable hub sous-régional.

Le PAD doit donc également développer une offre concurrentielle et innovante comme les autres ports d’Afrique de l’Ouest qui ont amélioré leurs services à forte valeur ajoutée.

3   La numérisation des opérations portuaires

Des ports comme celui de Lomé (Togo), d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et de Tema (Ghana) se modernisent rapidement. Et celui de Dakar doit accélérer son développement pour rester compétitif.

La Simplification des procédures douanières avec la mise en place du guichet unique pour éviter les retards inutiles permettra aux acteurs (services douaniers, importateurs, exportateurs et agents maritimes) d’accomplir les formalités en un seul endroit et permettre ainsi la rapidité de leur formalité administrative.

Exemples de mise en œuvre réussie
Port de Singapour : Le guichet unique “TradeNet” a permis à Singapour de devenir l’un des ports les plus efficaces au monde, avec des délais de traitement de seulement quelques heures.
Port de Tanger Med (Maroc) : Le guichet unique de ce port a permis de rationaliser les opérations et de réduire de façon drastique les temps de dédouanement, faisant de Tanger Med un des hubs les plus compétitifs en
A.           Défis et prérequis
Adoption technologique : La mise en place du guichet unique, une plate-forme numérique robuste, une connectivité fiable une innovation de taille pour le port avec le système GAINDE, et la formation des parties prenantes à l’utilisation de ces nouveaux systèmes permettra de relever le défi .
Intégration des acteurs publics et privés : Il est crucial que toutes les parties prenantes (douanes, agences portuaires, entreprises privées, etc.) soient bien intégrées et acceptent d’utiliser cette plate-forme pour qu’elle fonctionne efficacement.
Interopérabilité régionale : Pour améliorer la compétitivité du PAD par rapport aux autres ports d’Afrique de l’Ouest, il pourrait être judicieux d’assurer que ce guichet unique puisse interagir avec ceux des autres ports de la région, facilitant ainsi le transit régional.

La mise en place de ce guichet unique au Port Autonome de Dakar représente un levier majeur pour amélioration de l’efficacité des opérations douanières, réduire les retards et coûts, et renforcer la transparence. Cela permettrait au PAD de s’aligner avec les meilleures pratiques internationales et de mieux rivaliser avec les ports concurrents de l’Afrique de l’Ouest.

4. L’amélioration des équipements de manutention: Un levier stratégique pour la compétitivité portuaire.

Dans un contexte de mondialisation accrue et d’intensification des échanges maritimes, les ports jouent un rôle crucial dans les chaînes logistiques internationales. Leur efficacité dépend en grande partie des opérations de manutention, c’est-à-dire le chargement, le déchargement, le déplacement et le stockage des marchandises.

Face à la concurrence entre les plates-formes portuaires (Ex ICDs   ), l’amélioration des équipements de

manutention s’impose comme un facteur clé de compétitivité. La modernisation des équipements participe au développement de l’outil portuaire et à l’attractivité sur la scène mondiale. Il est donc nécessaire de

 

revoir avec les manutentionnaires comment l’état pourrait les accompagner à moderniser leurs équipements.

 

n  Les axes d’amélioration des équipements de manutention portuaire

 

Modernisation des infrastructures et des machines( enchasseuses et aspirateurs à grains)

 

Les ports modernes à travers le PPP investissent massivement dans des équipements à haute performance. Parmi ceux-ci, on trouve les grues de quai sur rails (STS cranes), capables de traiter les plus grands porte-conteneurs, ainsi que des véhicules autonomes (AGV) qui transportent les conteneurs du navire vers les zones de stockage. Ces équipements permettent de réduire les délais de traitement et d’augmenter la cadence des opérations.

 

Ø   La digitalisation et l’automatisation des terminaux

 

La gestion intelligente des terminaux repose sur des systèmes informatiques comme les TOS (Terminal Operating Systems), qui planifient et coordonnent les flux en temps réel. L’intégration de TIC permet un suivi précis des marchandises et une réactivité optimale. L’automatisation limite également les erreurs humaines et améliore la fluidité des opérations.

 

Ø   Ergonomie, sécurité et durabilité

 

L’amélioration de la manutention ne concerne pas uniquement la performance technique. Elle vise aussi à réduire la pénibilité du travail, à renforcer la sécurité des opérateurs et à limiter l’impact environnemental. De nombreux ports remplacent leurs équipements thermiques par des versions électriques ou hybrides, contribuant ainsi à la réduction des émissions de CO₂ et au respect des normes environnementales.

 

l  Études de cas : ports exemplaires en matière de manutention

 

Le port de Rotterdam (Pays-Bas)

 

Rotterdam, l’un des ports les plus performants d’Europe, a mis en service le terminal Maasvlakte II, un espace presque entièrement automatisé. Les grues sont téléopérées, les AGV circulent sans conducteur et l’ensemble du terminal est géré par un système informatique intégré. Résultat : une capacité accrue, une grande rapidité d’exécution et une réduction significative de l’empreinte carbone.

 

2.  Le port de Tanger Med (Maroc)

 

En Afrique, le port de Tanger Med s’est imposé comme un modèle de développement portuaire rapide et efficace. Équipé de portiques à conteneurs de très grande capacité et doté de zones logistiques intégrées, il bénéficie d’une connectivité numérique qui permet de suivre et de gérer les flux en temps réel. En 2023, il est devenu le premier port africain en volume de conteneurs.

 

3.  Le port de Singapour

 

Singapour, véritable hub maritime mondial, développe actuellement le terminal de Tuas, qui sera le plus grand port entièrement automatisé au monde. Grues autonomes, intelligence artificielle, véhicules électriques, big data : toutes les technologies les plus avancées y sont intégrées pour optimiser les performances logistiques. Ce port est un exemple emblématique de l’alliance entre innovation technologique et compétitivité commerciale.

 

l  L’impact de la modernisation des équipements sur la compétitivité portuaire

 

L’amélioration des équipements de manutention a des effets directs sur la performance globale d’un port : Réduction des délais de traitement : les navires passent moins de temps à quai, ce qui libère de la capacité pour d’autres opérations.

 

Augmentation des volumes traités : un équipement moderne permet de traiter davantage de marchandises dans un laps de temps.

Renforcement de l’attractivité du port : les compagnies maritimes privilégient les ports rapides, fiables et connectés.

n  Gestion plus efficace et gouvernance transparente :
Repenser la gouvernance du port pour une gestion plus efficace, en éliminant la corruption et en optimisant l’allocation des ressources aux secteurs prioritaires.
Encourager les partenariats public-privé (PPP) pour financer les grands projets d’infrastructure, tout en assurant une gestion rigoureuse des fonds.
Innovation dans les services

Meilleure intégration dans les chaînes logistiques mondiales : les ports deviennent des plate-formes multimodales stratégiques.

Les défis à relever pour faire face à la concurrence régionale sont la mise aux normes des ports secondaires comme Saint Louis, Kaolack et Ziguinchor sans compter la mise en service rapide des nouveaux ports de Sendou et Bargny qui pourront permettre au PAD de souffler tout en diminuant la congestion.

La découverte de gaz au large des côtes sénégalaises, notamment dans les projets Grand TortueAhmeyim (GTA) au nord et Sangomar au centre, constitue un avantage considérable pour le port de Dakar.

Pourquoi cette mise à niveau serait stratégique ?

Soutien à l’exploitation des ressources gazières

Saint-Louis : Proche du projet GTA, le port de Saint-Louis pourrait devenir un centre logistique clé pour soutenir l’exploration, la production, et la maintenance des infrastructures gazières. Une modernisation de ce port permettrait d’accueillir des navires spécialisés (bateaux d’approvisionnement, plateformes offshore), de gérer le transport et le stockage des équipements nécessaires pour l’exploitation gazière, de faciliter l’importation de pièces de rechange et la main-d’œuvre technique qualifiée.

Ziguinchor : Bien que plus éloigné du site de Sangomar, ce port pourrait jouer un rôle complémentaire dans la gestion de la logistique régionale, notamment en termes de transport maritime pour les entreprises liées aux ressources naturelles dans la Casamance. La mise aux normes de ce port permettrait de développer les capacités locales d’appui à l’industrie énergétique.

Développement de hubs régionaux pour les hydrocarbures

Saint-Louis pourrait devenir un hub stratégique pour l’industrie offshore dans le nord du Sénégal et sera complémentaire au Port Autonome de Dakar. Le port de Saint- Louis contribuerait à désengorger ce dernier tout en stimulant le développement économique régional. Les entreprises locales et internationales opérant dans les secteurs des hydrocarbures auraient un accès direct aux infrastructures portuaires pour le transport d’équipements lourds et la gestion des services de soutien (maintenance, logistique, etc.). Ziguinchor, quant à lui, pourrait servir de hub pour les services secondaires (stockage, traitement des sous-produits du gaz, services de soutien logistique). Bien que la Casamance soit plus éloignée des gisements, la région pourrait se spécialiser dans des activités de support, notamment dans le cadre de la distribution de produits énergétiques vers les marchés sous-régionaux.

Augmentation de la capacité d’exportation et de diversification des activités

La mise aux normes des ports secondaires permettrait l’augmentation des capacités d’exportation. En modernisant ces infrastructures, le Sénégal pourrait mieux répondre à la demande croissante d’exportation liée au développement des ressources énergétiques, tout en diversifiant les destinations d’exportation à partir de différents points d’entrée sur le territoire.

Sur la diversification des activités économiques, en plus des hydrocarbures, ces ports modernisés pourraient encourager la diversification économique (pêche, agriculture, tourisme) en facilitant les échanges commerciaux entre les régions et l’extérieur.

Réduction de la pression sur le Port Autonome de Dakar

 

La modernisation de Saint-Louis et Ziguinchor permettrait de désengorger le Port Autonome de Dakar, qui gère actuellement une part importante du trafic maritime du Sénégal. En répartissant la logistique liée aux hydrocarbures et à d’autres secteurs entre plusieurs ports, le PAD pourrait éviter la congestion et mieux organiser ses flux commerciaux.

La modernisation des ports secondaires donnerait un avantage compétitif au Sénégal par rapport à ses voisins dans l’exploitation des ressources gazières et pétrolières. Ces ports modernisés contribueraient également au développement des économies locales à Saint-Louis et Ziguinchor.

Le développement portuaire générerait des emplois directs dans la construction et la gestion portuaire, ainsi que des emplois indirects dans les secteurs connexes (logistique, restauration, maintenance, etc.).

Renforcement de l’intégration sous-régionale

Saint-Louis et Ziguinchor pourraient jouer un rôle clé dans l’intégration sous-régionale, notamment dans le cadre des échanges commerciaux avec la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau et d’autres pays voisins. Cela renforcerait le positionnement du Sénégal comme un carrefour logistique en Afrique de l’Ouest, surtout dans le cadre des flux commerciaux liés à l’exploitation des ressources naturelles.

Défis et prérequis

Investissements nécessaires : La mise aux normes de ces ports secondaires nécessitera des investissements considérables dans les infrastructures maritimes, la connectivité logistique (routes, chemins de fer) et les équipements portuaires spécialisés.

Formation et main-d’œuvre : Pour que ces ports soient opérationnels et performants, il sera nécessaire de former une main-d’œuvre qualifiée dans les domaines techniques, logistiques et de la gestion portuaire.

Coordination avec les grands projets énergétiques : Il sera essentiel de coordonner ces développements avec les besoins spécifiques des projets de GTA et Sangomar offshore pour maximiser l’impact des investissements portuaires.

Conclusion

Le renforcement de la compétitivité portuaire au Sénégal repose aujourd’hui sur un triptyque stratégique : l’adoption des nouvelles technologies, la gestion proactive des défis énergétiques et la modernisation des infrastructures.

À travers les exemples de Rotterdam, TangerMed et Singapour, il apparaît clairement que les ports qui investissent dans l’innovation technologique sont ceux qui dominent le commerce maritime mondial. Pour le Port de Dakar, suivre cette voie devient une nécessité pour rester dans la course. L’amélioration des équipements de manutention est aujourd’hui un levier indispensable pour le développement et la compétitivité du PAD. Elle permet non seulement d’optimiser les opérations, mais aussi de répondre aux exigences croissantes en matière de performance, de sécurité et de durabilité.

Et dans un environnement maritime mondial de plus en plus concurrentiel, le port du futur devra être plus intelligent, plus durable et mieux connecté. Le port de Dakar, de par sa position géographique privilégiée et son ambition de devenir un hub logistique régional, dispose d’atouts indéniables. Toutefois, pour transformer ces atouts en véritable levier de croissance, il est essentiel d’investir dans l’innovation, de relever les défis liés à l’énergie (notamment la transition vers des sources propres) et de repenser l’organisation portuaire pour une gestion plus efficace et gouvernance transparente :

Repenser la gouvernance du port pour une gestion plus efficace et en optimisant l’allocation des ressources aux secteurs prioritaires.
Encourager les partenariats public-privé (PPP) pour financer les grands projets d’infrastructure, tout en assurant une gestion rigoureuse des fonds.
Innovation dans les services portuaires :

C’est à cette condition que le Sénégal pourra inscrire durablement ses ports ( Saint Louis, Ziguinchor, Kaolack, Dakhonga, Bargny, Sendou ) dans les corridors économiques mondiaux et jouer un rôle moteur dans le développement économique du continent africain.

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