Italie Silvio Berlusconi est mort à 86 ans

L’ancien Premier ministre italien, Silivio Berlusconi, est décédé ce lundi 12 juin 2023. L’homme de 86 ans multipliait les allers-retours à l’hôpital ses derniers mois et avait été diagnostiqué d’un cancer en avril dernier.
Silvio Berlusconi s’en est allé. L’ancien Premier ministre italien est décédé à 86 ans ce lundi 12 juin 2023. L’homme présentait une santé fragile depuis plusieurs mois et avait été hospitalisé à Milan le vendredi 9 juin pour des examens de contrôle. L’homme d’affaires devenu homme politique avait commencé une chimiothérapie en avril dernier après le diagnostic d’une leucémie chronique.
Malgré les nouvelles inquiétantes et une hospitalisation en urgence survenues le 5 avril, Silvio Berlusconi et ses proches donnaient le change depuis le début du mois d’avril. L’homme fort de la droite italienne promettait lui-même de s’en sortir faisant le parallèle avec sa carrière politique, qui a duré trente ans, autant qu’avec ses précédents problèmes de santé. « C’est dur mais je m’en sortirai encore cette fois-ci. J’ai réussi à remonter la pente, même dans des situations difficiles et délicates ». Une longévité qui paraissait à toutes épreuves et qui lui valait d’être surnommé « l’immortel ».
Silvio Berlusconi souffrait d’un cancer et d’une santé fragile
L’état de Silvio Berlusconi avait déjà agité la presse le 5 avril, lors d’une hospitalisation en urgence de l’ancien ministre italien à Milan. Si nombre de proche avaient tenté de rassurer et de cacher le mal qui frappait le fondateur du parti de droite Forza Italia, dont le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani qui avait souligné « l’état stable » du politique, le 7 avril les médecins de Silvio Berlsuconi qui rendaient publique « une leucémie myélomonocytaire chronique dont il souffre depuis un certain temps ». Un proche de Berlusconi, Vittorio Sgarbi, vice-ministre de la Culture, avait réagi à cette annonce : « Nous sommes tous très préoccupés. J’espère qu’il aura la force de résister à ce dernier coup qui a un nom sinistre, la leucémie ».
Depuis, l’ancien ministre italien suivait une chimiothérapie pour tenter de battre cette forme grave de cancer et disait lui-même être en bonne forme. Vendredi 9 juin, Silivio Berlusconi avait justement été hospitalisé pour des examens de contrôles en lien avec sa maladie. Si la leucémie est une maladie grave, la santé du Cavaliere avait déjà été mise à rude épreuve, notamment par un cancer de la prostate. Ces dernières années, la santé de Silvio Berlusconi n’avait pas été épargné puisqu’en 2016, à l’âge de 79 ans, l’homme politique avait une opération à cœur ouvert. Et depuis 2020 et une infection au Covid-19 qui avait mené à une pneumonie bilatérale, l’Italien multipliait les allers-retours à l’hôpital. En janvier 2022, c’est une grave infection urinaire qui avait poussé ses médecins à le faire suivre une série de soins lourds. Après presque 30 ans de carrière politique, « le caïman » n’apparaîssait presque plus en public à cause de ces nombreux soucis de santé.
Les hommages à Silvio Berlusconi qui a « marqué son époque »
Le décès de Silvio Berlusconi a suscité de nombreuses réactions venant autant de la droite, dont il était un figure majeure, que de la gauche. « Beaucoup l’ont aimé, beaucoup l’ont détesté : chacun aujourd’hui doit reconnaître que son impact sur la vie politique, mais aussi économique, sportive et télévisuelle a été sans précédent », a souligné Matteo Renzi, l’ancien Premier ministre italien (de 2014 à 2016) membre du Parti démocrate et adversaire du Milanais. Giorgia Meloni, actuelle cheffe du gouvernement italien qui comptait Silvio Berlusconi parmi ses alliés a posé une vidéo sur Twitter dans laquelle elle salue « un des hommes les plus influents de l’histoire de l’Italie ». En France, la réaction ont été plus rares et surtout observées du côté de la droite, Eric Ciotti (Les Républicains) et Jordan Bardella (Rassemblement national) ont tous les deux soulignés un homme ayant marqué son époque.
Biographie de Silvio Berlusconi
Silvio Berlusconi montre rapidement ses talents d’homme d’affaires d’abord dans le secteur de l’immobilier puis en créant un immense groupe financier, Fininvest, en 1977. Il se bâtit alors un véritable empire médiatique et investit dans de nombreux secteurs (banque, assurance, football, distribution) Fininvest reste une des plus importants holdings financiers et détient des chaînes de télévision avec le groupe Médiaset, plusieurs journaux édités par Mondadori, mais aussi la principale régie publicitaire italienne.
C’est en 1994 qu’il décide de se lancer dans la politique en créant le parti de la Forza Italia. Ce dernier ne tarde pas à s’allier à des partis de droite et d’extrême droite. Dirigeant cette coalition, qui remporte les élections législatives, Berlusconi se retrouve président du Conseil, poste duquel il doit démissionner dès décembre 1994. Pour autant, l’homme ne lâche pas prise et, malgré les condamnations pour corruption, il tente toujours de renforcer son parti. Sa nouvelle coalition de droite, la Maison des libertés, sort victorieuse des législatives de 2001 et le fait entrer au pouvoir en juin. La politique ultralibérale qu’il mène est toujours entachée par les poursuites judiciaires qui pèsent sur Fininvest. Après une démission temporaire, il forme un nouveau gouvernement mais perd les élections parlementaires de 2006, contre Romano Prodi (gauche). Il revient une nouvelle fois au pouvoir en 2008. Un nouveau scandale, le « Rubygate » l’écarte une nouvelle fois en 2011. Son influence reste toutefois majeure dans la vie politique italienne puisque son parti est aujourd’hui membre de la coalition à la tête de l’Italie.
Les scandales et condamnations de Silvio Berlusconi
Les affaires judiciaires qui ont émaillé la carrière politique et la réputation de Silvio Berlusconi sont nombreuses. L’homme politique a été tour à tour suspecté ou accusé de corruption, de fraude fiscale, de subornation de témoins ou encore de relations sexuelles tarifées avec des mineures… Mais entre les classements sans suites et les non-lieux, l’ancien ministre est souvent passé entre les mailles du filet. Et lorsque la justice parvenait à le tenir responsable, c’était sans compter sur les acquittements prononcés soit grâce à la modification des lois qu’il faisait lui-même voter.
Parmi les plus importants scandales dans lequel le politique a été mêlé, on compte le Rubygate et l’existence des soirée bunga-bunga. Dans cette affaire, datant de 2010, le politique était accusé d’inciter une mineure à la prostitution, d’abus de pouvoir pour avoir faire libérer la même mineure arrêtée par la police et d’avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs lors de soirée bunga-bunga. Ces soirées qui se tenaient dans la villa d’Arcore, près de Milan, de Silvio Berlusconi réunissaient de nombreuses jeunes filles qui se dénudaient et donnaient des « plaisirs physiques » à l’homme politique contre de l’argent, selon les déclarations de la témoin et victime Ruby rapportées dans Le Parisien. Lors du procès en 2013, Silvio Berlusconi avait été condamné pour incitation à la prostitution de mineure et abus de pouvoir, à sept ans de prison ainsi qu’à une peine d’inéligibilité à vie. Seulement ces peines avaient été suspendues par la cour d’appel de Milan qui avait acquitté le politique en 2014.
La seule fois où Silvio Berlusconi a été condamné c’est pour une affaire de fraude fiscale concernant l’entreprise Médiaset. Cette unique condamnation vaut toutefois à l’immortel de perdre son titre de Cavaliere.