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Du Soupçon au réél :Vérité sur l’Immeuble du HCCT sous Tanor Dieng

Il faut parfois faire un pas de côté pour éviter les faux procès de l’Histoire.
Depuis quelques heures, suite à une declaration du Président Bassirou Diomaye Faye, l’affaire de l’immeuble abritant le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) revient sur la place publique, avec à la clé des accusations à peine voilées visant l’ancienne équipe, et par ricochet, le défunt président de l’institution, Ousmane Tanor Dieng.
À écouter certaines voix, l’État aurait été floué dans l’acquisition du siège du HCCT. On parle de surfacturation, d’opération trouble, voire de corruption. On insinue que 20 milliards auraient été jetés dans un immeuble acheté à la va-vite. C’est inexact. Et surtout, c’est injuste.Ce que le Président Diomaye Faye ignore (peut-être)

Je suis tenté de croire que le Président Bassirou Diomaye Faye a été mal informé, sciemment ou non. Car, s’il avait eu tous les éléments, il aurait su que l’État n’a pas construit ce bâtiment. Ce sont des privés, à leurs frais, qui l’ont construit, aménagé et équipé, à la demande des autorités. L’État, lui, a engagé une procédure de location-vente, remboursée par mensualités, avec à la clé un contrat de cession-bail adossé à un prêt contracté auprès d’une banque de la place (Diamond Bank SA, d’aprés le député Guy Marius Sagna).
C’est ce que l’on appelle, dans le langage de l’ingénierie financière, un lease-back,.selon les spécialistes. Un mécanisme moderne, souvent utilisé par les entreprises comme par les États pour acquérir un bien sans immobiliser immédiatement des milliards.
Ce montage, au lieu d’être diabolisé, devrait être étudié dans les écoles de gestion publique.

Petite chronologie pour couper court aux fantasmes

Le référendum ayant donné naissance au HCCT a eu lieu en mars 2016. Les membres du Conseil ont été élus en fin d’année 2016. Le bâtiment, selon les informations exactes, a été loué dans un premier temps, puis acquis en 2018, à travers un plan de remboursement étalé.

 Où est donc le scandale ? 

Ceux qui parlent d’une acquisition en 2014 confondent les dates, ou cherchent volontairement à semer la confusion. L’inauguration du bâtiment n’a eu lieu qu’après le décès de Tanor en juillet 2019.

 Pourquoi ce montage ? 

Parce qu’il n’y avait aucune structure adéquate pour accueillir les travaux du HCCT. Les premières sessions se tenaient tantôt à la résidence Mamoune, tantôt à la Maison de la Presse. Des lieux peu adaptés pour une institution censée accueillir des délégations internationales et tenir des auditions de haute tenue. Le choix d’un siège digne s’imposait. Le promoteur, proche du Parti Socialiste, a accepté de céder ce bien à l’État à des conditions préférentielles, avec toutes les charges d’équipement à sa charge.
Faut-il s’en plaindre ? Ou plutôt saluer un effort de patriotisme économique ?

 Ousmane Tanor Dieng, un homme de devoir 

Qu’on l’aime ou pas, Tanor n’a jamais trempé dans des affaires personnelles louches. Ceux qui l’ont approché de près le savent. Il était rigide sur les questions d’éthique. Et même dans ce projet, il n’a jamais tiré profit personnel de l’opération. Aucun compte caché, aucun enrichissement, aucun bien détourné. Il voulait simplement donner au HCCT un cadre institutionnel à la hauteur de ses ambitions.

 Ce que révèle cette polémique 

Elle révèle surtout une fracture entre deux générations de gouvernance : l’une, ancrée dans des pratiques classiques mais transparentes ; l’autre, avide de rupture mais parfois prompte à juger sans comprendre.
Le Président Diomaye Faye gagnerait à prendre le temps d’écouter ses services, de recouper les faits, et surtout, de se méfier de ceux qui lui servent des boucs émissaires tout faits. Car le danger aujourd’hui, ce n’est pas tant l’héritage qu’on cherche à enterrer. C’est le manque de discernement.

 La vérité, rien que la vérité 

Non, le HCCT n’a pas été un gouffre financier. Non, le bâtiment n’a pas été acheté dans l’opacité. Non, Ousmane, Tanor Dieng ne s’est pas enrichi sur le dos de la République. Et oui, ce pays mérite mieux que des procès d’intention.
Plutôt que de détruire, il est temps de bâtir sur des vérités établies, pas sur des ressentiments politiques.
Dors bien yal mbine,

Je ne soupçonne point ! !,!                        BBF

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